Compétences et expériences professionnelles

Au revoir CIO

Message publiée le 26 août 2022 sur les réseaux sociaux.

Ce vendredi 26 août 2022 se tourne, pour moi, une page qui conclut un long chapitre de plus de 22 ans. Malgré les rachats, les réorganisations, les changements de noms, on peut en effet dire que j'ai eu un seul employeur depuis avril 2000.

En avril 2000, en effet, je suis devenu journaliste rédacteur pour Le Monde Informatique après y avoir fait une seule pige à l’automne 1999, pour le « Spécial an 2000 », sur la simulation militaire. Le rédacteur en chef de l’époque, François Jeanne, avait pris le pari de me faire confiance et je ne l’en remercierai jamais assez. Edité par IDG en France, Le Monde Informatique a été fondé en 1981 comme adaptation et localisation de ComputerWorld.

Avant l’an 2000, je n’étais pas journaliste et je n’envisageais pas, jusqu’à ce moment-là, de le devenir. Mais il se trouve que mon histoire personnelle, finalement, m’y conduisait.

J’ai débuté mon parcours supérieur et professionnel dans le secteur de la santé. Dans ce secteur, on apprend à s’intégrer à une chaîne de soins, à une chaîne de valeur, à comprendre que, quelque soit sa tache, elle s’insère dans un processus et qu’il faut s’assurer de la solidité de l’ensemble du processus, donc de la communication aux autres intervenants sur ce que l’on a fait, pourquoi, comment et avec quel résultat. D’où l’adage : « un acte n’est terminé que lorsque les transmissions sont faites. » Cette leçon, j’ai toujours voulu la retenir. Un journaliste écrit mais il y a à tenir compte de la maquette, de la raison d’être du journal, des attentes des lecteurs, etc.

Formé en gestion d’entreprise (j’ai une MSG), j’ai ensuite travaillé notamment chez des éditeurs de logiciels comme consultant-formateur. Mon travail consistait à installer des logiciels à la grande époque du client-serveur, à analyser les besoins des clients pour paramétrer les logiciels en conséquence et, enfin, à former les utilisateurs finaux. C’est ainsi que j’ai réellement découvert l’informatique à titre professionnel, même si je pratiquais depuis mon adolescence.

Enfin, dès le milieu des années 1990, j’ai fait partie des premiers blogueurs, j’ai créé et animé des journaux associatifs, notamment sur le web. L’écriture, la diffusion, certes en amateur, déjà… Alors devenir journaliste, pourquoi pas ? J’ai ainsi envoyé mon CV en réponse à une petite annonce, à une époque où le petit monde des start-ups, avant l’explosion de la bulle spéculative en 2000, recrutait en masse des journalistes spécialisés en informatique pour faire leur communication. Du coup, il y avait des places à prendre… Il y avait des opportunités et j’en ai saisie une.

Me voilà donc, en Avril 2000, journaliste en presse professionnelle informatique, pour suivre des sujets que je maîtrisais : l’informatique applicative de gestion, les usages de l’informatique en entreprise, la stratégie d’entreprise, etc. Des mots-clés sont apparus au fil du temps : la gouvernance, l’alignement stratégique de l’informatique, la transformation numérique, la digitalisation… A chaque fois, l’habillage marketing revenait toujours à dire : même le plus bel outil, l’informatique en l’occurrence, n’a de sens, de justification, que parce qu’il répond à un besoin, qu’il est le moyen d’une stratégie.

Au début des années 2000, Jean-Pierre Corniou, DSI de Renault et surtout président du Cigref, se plaignait que les DSI français n’avaient pas de titre qui leur était destiné alors que IDG publiait, aux Etats-Unis, un magazine adéquat, CIO. Michel Crestin, éditeur, et Philippe Rosé, journaliste, ont alors fondé CIO en France, en reprenant la marque américaine d’IDG comme cela fut aussi fait dans d’autres pays, notamment l’Allemagne, alors même que le titre ComputerWorld était plutôt traduit (ComputerWelt en Allemagne et Le Monde Informatique en France par exemple).

Comme je m’entendais bien avec Philippe Rosé, j’ai participé aux premiers numéros de CIO France où l’on peut donc voir ma signature. Mais je n’ai réellement rejoint la publication qu’en 2007 avant d’en devenir le rédacteur en chef en janvier 2014, il y a plus de huit ans.

Ce fut une aventure parfois difficile mais toujours passionnante. Avec le recul, on peut toujours se dire que telle chose aurait pu être faite autrement mais, globalement, je suis heureux de ce qui a été accompli, en particulier avec l’aide des deux derniers rédacteurs en chef adjoints de CIO, Jacques puis Aurélie.

Il est donc temps, pour moi, de tourner la page, de clore le chapitre. De nouvelles aventures s’offrent à moi.

Merci à tous. Mais, soyons en sûrs, ce n’est qu’un au-revoir dans un monde qui reste petit.